Dans moins de 3 minutes, tu pourras épater la galerie (d’art contemporain) en proposant à ton entourage un parcours urbain au milieu d’œuvres monumentales produites par quelques artistes de premier rang, te questionner sur le sens profond de ces œuvres mais aussi sur leur usage en marketing personnel et enfin réfléchir quelques instants au « chemin de la vie », le fameux « curriculum vitae » des latinistes que nous manipulons plus habituellement sous le vocable de « CV ».

D*FACE - Immanquable le long de la ligne 6.
(Paris) Treize à la douzaine !
Tu aimes le Street art ? Tu apprécies les œuvres monumentales ? Tu ne piges rien aux installations des plasticiens ? Tu aimes la marche à pied ? Tu n’as pas quinze euros à mettre dans la caisse d’un centre d’art contemporain bien connu ? Tu n’as pas peur de te perdre ?
Si tu as répondu « oui » à au moins trois des questions précédentes, alors le parcours « Street art 13 » est une bonne option pour occuper deux ou trois heures de ton temps, en cas de présence sur Paris. Véritable « show urbain » promu par la Galerie Itinerrance, Street art 13 est une véritable invasion de l’espace urbain par pas moins de 26 artistes présentant pas moins de 35 fresques murales, dont Shepard Fairey (OBEY), D*FACE et Seth. Tous ne sont pas sous contrats, il me semble, avec la Galerie mais l’essentiel est là : une concentration d’œuvres permettant quelques parcours au travers du 13ème arrondissement, à consommer de préférence lors de samedi matin hors du temps.
De Place d’Italie l’on peut suivre les circonvolutions de la ligne 6 pour accéder aux œuvres les plus aisément identifiables mais l’on peut aussi plonger dans les contre-allées et s’enfoncer dans l’espace incertain qui sépare la ligne 6 du périphérique pour profiter d’autres œuvres monumentales ou des dizaines d’autres créations qui parsèment le parcours. Le chat de C215 vous fait de l’œil ? Soit mais combien d’autres œuvres arriverez-vous à identifier sur l’ensemble du parcours ? Le Dr House vous propose une consultation ? Mais combien d’Invaders sont planqués dans le décor, rarement vus et pourtant bien visibles ? A vous de le découvrir.
Pour un premier parcours, autant faire simple : De place d’Italie, suivre la ligne 6, jusqu’à la « Station F ». Bifurquer à ce moment-là pour traverser le temple des startups et émerger sur la partie arrière à quelques dizaines de pas de la BNF. Une fois sur le plateau, poursuivre en direction des anciens entrepôts frigorifiques de Paris, en partie réservés à des « squats officiels d’artistes » puis contourner l’université Paris Diderot, ce qui vous fera éviter les studios de répétition de Luna Rossa et ainsi perdre de précieuses heures. A ce stade de la balade, la Galerie Itinerrance n’est plus bien loin, ainsi que le tram qui pourra vous emmener vers d’autres destinations.

C215 - Au bout du quai d'Austerlitz, côté 13ème arrondissement
« Ces œuvres monumentales, ça nous change bien des panneaux publicitaires,
même si quelque part … »
Même si quelque part, ça en est.
Nous n’allons pas nous mentir et faire les mijaurées entre nous : ces œuvres monumentales sont à la fois d’extraordinaires œuvres, tant dans l’évocation que dans la réalisation mais aussi des artefacts alimentant le marketing personnel de chacun des artistes. Il me faudra un jour vous expliciter ce que je pense du métier d’artiste, à quel point il peut être dur et impitoyable. Il me faudra aussi discuter du prix d’une œuvre, souvent considéré comme un prix de marché, mais dont on oublie que l’artiste a parfois mis des années à élaborer un procédé de fabrication lui étant propre. Acheter une œuvre, c’est à la fois acheter une image, des évocations, de l’égo, une technicité dans l’exécution, un procédé de fabrication, un parcours personnel et certainement plein de trucs auxquels je n’ai jamais pensé.
Bref, ce qui caractérise l’artiste, c’est qu’il ne se vend pas en vous parlant de ce qu’il a fait de par le passé mais en vous le montrant.
Et c’est bien le problème des CV.

Seth - Environ à mi-parcours, un peu en retrait sur la gauche dans le sens Place d'italie vers Quai d'Austerlitz.
« Mais peut-on faire mieux que du déclaratif ? »
Et bien certains y arrivent plutôt bien : les « artistes » et les « codeurs », pourquoi pas aussi certains « gamers ».
Les artistes en art contemporain ou en Street art, nous venons d’en parler. Mais les domaines d’applications sont bien autres pour les métiers de la création artistique ou numérique : sound design, level design, animation / CGI, etc. Ces métiers peuvent communiquer sur des produits commercialisés et consultables : film, jeux vidéo, book, etc. Des sites originellement connus comme étant des banques d’images permettant d’exposer ses réalisations ont avec le temps développé des offres de services à leurs contributeurs (services prints bien souvent) mais certaines adoptent de plus une logique de plateforme permettant de négocier directement des contrats à leurs membres : www.cgartist.com et wwwartstation.com en sont de bons exemples.
Les professionnels du développement peuvent aussi attester de leurs compétences, soit par le biais de leurs contributions à des communautés, soit par la mise à disposition directe de ressources via un un GitHub bien placé, des grades (score global, tags sur lesquels intervient le contributeur, nombre de posts) bien sentis sur Stackoverflow ou des contributions à un blog ou une chaîne YT.
Et les « Gamers » alors ? Et bien, ma foi, les professionnels de l’eSport affichent leur ranking (classement) et leurs statistiques personnelles sont des exemples de précision. Certes, savoir qu’un gamer professionnel cliquent plusieurs dizaines de fois dans un laps de temps minimum n’aide pas à recruter un bon boulanger. Mais chaque métier peut avoir ses indicateurs (plus ou moins) propres, même si ceux-ci restent encore à identifier.
Et bien certains y arrivent plutôt bien : les « artistes » et les « codeurs », pourquoi pas aussi certains « gamers ».
Les artistes en art contemporain ou en Street art, nous venons d’en parler. Mais les domaines d’applications sont bien autres pour les métiers de la création artistique ou numérique : sound design, level design, animation / CGI, etc. Ces métiers peuvent communiquer sur des produits commercialisés et consultables : film, jeux vidéo, book, etc. Des sites originellement connus comme étant des banques d’images permettant d’exposer ses réalisations ont avec le temps développé des offres de services à leurs contributeurs (services prints bien souvent) mais certaines adoptent de plus une logique de plateforme permettant de négocier directement des contrats à leurs membres : www.cgartist.com et wwwartstation.com en sont de bons exemples.
Les professionnels du développement peuvent aussi attester de leurs compétences, soit par le biais de leurs contributions à des communautés, soit par la mise à disposition directe de ressources via un un GitHub bien placé, des grades (score global, tags sur lesquels intervient le contributeur, nombre de posts) bien sentis sur Stackoverflow ou des contributions à un blog ou une chaîne YT.
Et les « Gamers » alors ? Et bien, ma foi, les professionnels de l’eSport affichent leur ranking (classement) et leurs statistiques personnelles sont des exemples de précision. Certes, savoir qu’un gamer professionnel cliquent plusieurs dizaines de fois dans un laps de temps minimum n’aide pas à recruter un bon boulanger. Mais chaque métier peut avoir ses indicateurs (plus ou moins) propres, même si ceux-ci restent encore à identifier.
Et vous, comment-vous y prendriez-vous pour attester de vos réalisations au lieu de simplement en parler ?
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Tu peux alors poursuivre par cet article : Décoder le Street art en une leçon.
Curious IT est un blog de vulgarisation dédié à l’étonnement explicitant le monde professionnel au travers d'anecdotes tirées de la Pop et la Geek culture, du cinéma, du Street art et de biens d'autres sources. Cet article t’a inspiré, étonné, arraché un sourire (ou un un rictus) ou enseigné quelque chose ? Tu peux alors nous suivre en t'abonnant et le partager à tes proches.