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Une scène classique. Presque du déjà-vu. Une vidéo qui se lance sur YouTube. Une pub s’enclenche. 5 secondes à attendre.
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Pardon, une insertion publicitaire de 7 minutes et 44 secondes ? Mais que ! Ou plutôt, mais qui ? Qui ose me planter une coupure d’une telle durée dans mon plann… un type m’ouvre la porte, on m’invite à rentrer, un appart’ haussmannien ? Ça a l’air joli chez vous ? On peut visiter ?
Chez Asphalte, on ne te laisse pas raide sur le bitume ou sur le carreau
(la chemise à carreau en l’occurrence)
Au contraire, on t’invite à rentrer et à visiter les coulisses d’un pure player de l’habillement homme et dont le moto résume l’essentiel de l’affaire en une punchline digne des films d’actions des années 80’s : « De bonnes fringues. Point ».
Alors pour l’info j’aime bien le milieu de l’habillement homme. Pour avoir bossé auprès d’une enseigne (Celio* pour ne pas la nommer) française, j’en garde d’excellents souvenirs ; notamment sur l’aspect collection. La « collection » dans l’habillement c’est le point commun unissant tous les services autour d’un objectif commun : « sortir la collection ». Puis la vendre aussi, un peu.
William, le fondateur d’Asphalte, nous invite à faire le tour des locaux mais surtout de vous présenter le processus de production d’un de leurs modèles : captation du « besoin », product / market fit, recherches matières, style, commercialisation et Community management. Ou plutôt, de l’un de nos modèles puisque si nous n’en sommes pas à l’initiative, nous en sommes en partie les concepteurs.
Faire chauffer le goudron, préparer le stock de plumes, et ensuite ?
C’est un peu contre-intuitif mais le lancement produit et le Community management débute dès l’étape que nous présente Rodolphe : celle du « questionnaire » (de marque typeform d’après l’affichage du compte administrateur). Le questionnaire est d’ailleurs un artefact à part entière chez Asphalte ; loin d’être une basique liste de questions / réponses, il est autant un outil destiné à capter les retours utilisateurs qu’un prétexte nous faisant entrer dans l’univers de la marque. Les problèmes remontés sont étudiés au regard d’un premier « concept d’emploi » du futur produit : à quoi va-t-il servir ? quels sont les « irritants », les trucs qui agacent, que les futurs clients ne veulent plus éprouver au contact du produit (non, nous ne parlons pas de poil à gratter ou de tissus urticants mais d’éviter que la coupe ne se déforme ou que le grammage, trop faible, fasse trop cheap… et ne se déforme au premier lavage par absence de matière). Chez Mélanie, on passe à la réalisation du dossier technique. Ici on n’a pas perdu les irritants à résoudre en passant d’un bureau à l’autre, on fait le tour des particularités techniques qui font que le produit vivra bien dans le temps puis on réalise, en collaboration avec les fournisseurs, quelques prototypes. Dans la pure logique « test and learn », on fait passer tout ça à la machine pour vérifier que le modèle résiste aussi bien qu’on avait pu l’imaginer. Au passage on n’oublie pas ses valeurs en embarquant du coton bio, issu d’une filière traçable (ce qui a forcément un impact sur les fournisseurs et le produit final). Mel’ ayant un bus à prendre, on se rend chez John pour faire un point logistique, vente et Community management.
Une citation qui résume le process de production chez Asphalte : « Il est légèrement parfait ».
Ligne « Design by Thinking »
J’apprécie le process, la simplicité, la fluidité et la frugalité du dispositif. D’un côté, on écoute bien la voix numérique du client, de l’autre, on ne minore pas le rôle du spécialiste. En toute simplicité, on écoute le problème, on cerne les trucs que les gens ne veulent pas ou plus et on conçoit une solution respectueuse. C’est une démarche rare dans une époque où l’on constate deux postures diamétralement opposées :
- Option 1 « j’enregistre comptablement le besoin et je ne prends rien en compte au moment de réaliser »
- Option 2 « j’écoute religieusement ce que me disent les futurs bénéficiaires et je cache mon avis parce que les contraintes, impacts négatifs et autres effets de bord, personne ne souhaite en entendre parler, ni maintenant, ni jamais »
Entre les deux, c’est un peu un vide sur lequel l’équipe Asphalte arrive à se positionner naturellement.
De bonnes fringues. Point.
La mission est claire. La proposition de valeur, carrément entendable : « De la qualité sur le dos des clients. Point. »
En synthèse donc, j’apprécie le style de la boite. Juste après, le texte d’un formulaire de capture d’emails donne un autre avant-goût de l’énergie :
« Restez vif. Parce que chez nous, ça va vite. Alors pour participer à la création des prochaines pépites de votre vestiaire, et ne pas rater le lancement que vous attendez, c’est par là : votre email ici »
et le call to action qui va de pair :
« Plus rien ne m’échappe ».